4 mars 2010
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15:20
La question est provocatrice mais pertinente. C'est (peut-être) le talon d'Achille du moustachu ...ou sa plus grande force : il ne ressemble à rien.
Pour échanger, deux légendes françaises de la presse spécialisée : Cyril Drevet, connu par les gamers sous le nom de Crevette (Player One, Televisator 2), et Alain Huygues Lacour, connu sous le nom de AHL (Tilt, Joypad, Consoles +, tu le crois ça ?). Crevette prend le parti de dire : oui, c'est un gros ringard et AHL prend le parti de dire : non, jamais de la vie, il est attachant, je l'aime, tu le crois ça ?!
La ringardise pourrait freiner des joueurs au moment de l'achat d'un jeu. Donc, la question vallait, vaut et vaudra 3 milliards. Rappelons que Sega a basé, dans les années 90, sa communication par rapport aux défauts de Nintendo ...et peut-être même plus que sa communication, sa propre identité, le choix des jeux à développer... Avec comme leitmitiv : Nintendo est ringard, nous, Sega, on est "cool" (et Mario joue le rôle du Roi des ringards dans cette histoire). Rappelons aussi que Nintendo a eu, dès 1992, des rétissances quant à Mario. Nintendo a douter de la pertinence de mettre trop en avant son plombier (parce que son image serait trop nulle). Joypad (mars 1992 couverture Desert Strike) avait relayé cette information dans un reportage réalisé par ... Alain Huygues Lacour ! Tu le crois ça ? Rappelons enfin que l'invention de Wario est vraisemblablement une réponse à ces tentatives de ringardisation massive de la concurrence.
Merci à GameBlog pour ce débat !
Pour échanger, deux légendes françaises de la presse spécialisée : Cyril Drevet, connu par les gamers sous le nom de Crevette (Player One, Televisator 2), et Alain Huygues Lacour, connu sous le nom de AHL (Tilt, Joypad, Consoles +, tu le crois ça ?). Crevette prend le parti de dire : oui, c'est un gros ringard et AHL prend le parti de dire : non, jamais de la vie, il est attachant, je l'aime, tu le crois ça ?!
La question qui pèse très lourd
La ringardise pourrait freiner des joueurs au moment de l'achat d'un jeu. Donc, la question vallait, vaut et vaudra 3 milliards. Rappelons que Sega a basé, dans les années 90, sa communication par rapport aux défauts de Nintendo ...et peut-être même plus que sa communication, sa propre identité, le choix des jeux à développer... Avec comme leitmitiv : Nintendo est ringard, nous, Sega, on est "cool" (et Mario joue le rôle du Roi des ringards dans cette histoire). Rappelons aussi que Nintendo a eu, dès 1992, des rétissances quant à Mario. Nintendo a douter de la pertinence de mettre trop en avant son plombier (parce que son image serait trop nulle). Joypad (mars 1992 couverture Desert Strike) avait relayé cette information dans un reportage réalisé par ... Alain Huygues Lacour ! Tu le crois ça ? Rappelons enfin que l'invention de Wario est vraisemblablement une réponse à ces tentatives de ringardisation massive de la concurrence.
Un Mario hélico version novembre 2009 : aujourd'hui, Nintendo en rajoute une couche, c'est du second degré ?
L'échange est nourri, pas mal d'éléments dans cette vidéo : le côté enfantin qui agace, l'importance de l'univers et du gameplay, le gage de qualité...
Comme le dit très justement Alain, le sage, Mario est parfois snobbé parce qu'il est trop enfantin (c'est là où il emporte la partie et l'adhésion de son adversaire ...qui en réalité, aime autant les jeux Super Mario que nous).
Je rajouterai que ça va plus loin : Mario est aussi snobbé car il est trop disponible (trop grand public). C'était vraiment le cas dans les années 96-97 (face à une Lara Croft par exemple). il y a toujours eu, ponctuellement, beaucoup plus branchouille - en réalité, aucun rival ne tient la route sur la longueur et la "coolitude" n'est un pilier solide pour construire une licence forte.
Aujourd'hui, Mario a un statut encore plus ambigu :
- d'un côté, Nintendo a une image encore plus grand public (grâce à/à cause de la Wii) et Mario se vend encore plus, c'est devenu déraisonnable (et on n'est pas fashion quand on est vendu par palettes entière au supermarché)
- mais Mario, en vieillissant, a encore gagné en mythe.
Il faudrait sans doute ajouter ce point là : Mario est immunisé à la ringardise car il est né dans le carré. Derrière chacun de ses "signes identitaires", on retrouve la trâce de l'état de la technologie au début des années 80. Rien n'est plus cool, intouchable. Et c'est aussi pour ça qu'il est "différent" des héros plus récents. Pacman peut-il être ringard ? Et un Invader ? Et Rick Dangerous ? Impossible. C'est le respect absolu qu'impose ces bonhommes là.
La principale différence de Mario avec ses anciens collègues de l'Arcade, c'est qu'il pèse encore très lourd : entre 12 et 16 jeux dans le top 200 mondial chaque semaine. Passé/Présent. Grand public ignare/Connaisseur gamer. Un personnage en tension donc.
Je rajouterai que ça va plus loin : Mario est aussi snobbé car il est trop disponible (trop grand public). C'était vraiment le cas dans les années 96-97 (face à une Lara Croft par exemple). il y a toujours eu, ponctuellement, beaucoup plus branchouille - en réalité, aucun rival ne tient la route sur la longueur et la "coolitude" n'est un pilier solide pour construire une licence forte.
Aujourd'hui, Mario a un statut encore plus ambigu :
- d'un côté, Nintendo a une image encore plus grand public (grâce à/à cause de la Wii) et Mario se vend encore plus, c'est devenu déraisonnable (et on n'est pas fashion quand on est vendu par palettes entière au supermarché)
- mais Mario, en vieillissant, a encore gagné en mythe.
Il faudrait sans doute ajouter ce point là : Mario est immunisé à la ringardise car il est né dans le carré. Derrière chacun de ses "signes identitaires", on retrouve la trâce de l'état de la technologie au début des années 80. Rien n'est plus cool, intouchable. Et c'est aussi pour ça qu'il est "différent" des héros plus récents. Pacman peut-il être ringard ? Et un Invader ? Et Rick Dangerous ? Impossible. C'est le respect absolu qu'impose ces bonhommes là.
"Derrière chacun de ses signes identitaires, on retrouve la trâce de l'état de la technologie au début des années 80", c'est aussi pour ça qu'Alain est aussi cool, intouchable. Un Maître Yoda. Respect éternel. Le Philippe Gildas des canards qui parlent de guerres et de bits. Halala... J'ai tellement de magazines à vous faire signer monsieur Huygues-Lacour !
La principale différence de Mario avec ses anciens collègues de l'Arcade, c'est qu'il pèse encore très lourd : entre 12 et 16 jeux dans le top 200 mondial chaque semaine. Passé/Présent. Grand public ignare/Connaisseur gamer. Un personnage en tension donc.
Je l'ai bien aimé ce débat. C'est vraiment la question qui m'intéresse le plus : comment un personnage pareil peut-il vendre jusqu'à 3 millions de jeux par semaine ?
Le noeud du paradoxe est sans doute là : un personnage tout pourri, tout raté, pas anticipé ...à qui tout réussi ... tous les fans, toutes les femmes, tous les artistes sont à ses pieds ! Le pied pour les amateurs de casse-tête et d'image de marque : Il y a plusieurs phénomènes derrière ce bonhomme là, qui dépassent son aspect physique "ringard" !
Tu le crois ça ?
Le débat continue ...et les déclarations d'amour aussi
Le noeud du paradoxe est sans doute là : un personnage tout pourri, tout raté, pas anticipé ...à qui tout réussi ... tous les fans, toutes les femmes, tous les artistes sont à ses pieds ! Le pied pour les amateurs de casse-tête et d'image de marque : Il y a plusieurs phénomènes derrière ce bonhomme là, qui dépassent son aspect physique "ringard" !
Tu le crois ça ?
Le débat continue ...et les déclarations d'amour aussi